mercredi 19 février 2014

Présentation d’une idée sur la nature du temps, sur le lien entre la vie et le temps.



Présentation d’une idée sur la nature du temps, sur le lien entre la vie et le temps.

Presentation of an idea about the time and the relationship between life and time.

Ho Manh Trung

Résumé : Un être vivant est une entité qui a la possibilité d’être sensible à la dérive universelle vers le désordre ; s’il y est sensible c’est parce qu’il parvient à y résister, à s’en extraire, au moins provisoirement ; la sensibilité à cette dérive universelle est probablement inconsciente chez les plantes, peut-être un peu consciente chez des animaux et consciente chez l’être humain. La perception plus ou moins claire de cette dérive vers le désordre, les humains la nomment le temps.
Sur le plan pratique, la rotation de la terre sur elle-même a conduit l’être humain (ainsi que d’autres vivants) à partager la période d’un jour de 24 heures en deux parties, l’une étant consacrée à l’activité et l’autre au repos et à la récupération. Sa rotation autour du soleil fournit une autre unité de temps : l’année et entraine l’existence de quatre  saisons, phénomène qui a gouverné, pendant longtemps les activités humaines notamment en agriculture.
Par la suite, l’homme a pu construire des systèmes plus petits, appelés horloges, montres …et qui  marquent des durées plus courtes (heures, minutes, secondes…) et dont les indications de temps sont cohérentes avec celles données par des mouvements des astres, notamment ceux de la Terre.

Mots clefs : temps, vie, time, life, ordre-désordre, order-disorder, dérive universelle, nuit, jour, saisons.

1)  Une promenade lexicale sur la notion de « temps ».

En premier lieu, nous convions nos lecteurs à une promenade lexicale pour étudier les définitions du « temps » données  par différents dictionnaires modernes dans plusieurs langues. C’est une façon efficace de faire le point sur  les connaissances ordinaires qui existent sur ce  sujet. Le paragraphe 1.1 est destiné au rappel d’un certain nombre de définitions ; les observations et conclusions qui en découlent sont présentées au paragraphe 1.2.


1.1 La notion de « temps » selon des dictionnaires 

1.1.1 Le Petit Larousse :

« TEMPS n.m. (lat. tempus). 1. Notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les événements et souvent ressentie comme une force agissant sur le monde, les êtres. Le temps et l’espace. La fuite du temps.[1] 2. ASTRON., PHYS. Ce milieu, conçu comme une dimension de l’Univers (espace-temps). »…5. Chacune des phases successives d’une opération, d’une action… 11. Moment, époque occupant une place déterminée dans la suite des événements ou caractérisée par qqch….Bon temps : moments heureux, de plaisir…


1.1.2 Le Petit Robert :

 « TEMPS [tã] n.m – fin Xè  , au sens d’ « espace de temps » (I, A, 2°) ; du latin tempus.
I (SENS TEMPOREL) LE TEMPS QUI PASSE. Milieu indéfini où paraissent se dérouler irréversiblement les existences dans leur changement, les événements et les phénomènes dans leur succession.
A. Considéré dans sa durée.
1 Durée globale. Perdre , gagner du temps…
2 (fin Xè) Portion limitée de cette durée globale, espace de temps…> moment, période[2]Avoir du temps (de) libre, du temps à soi
3 (1677) Chacune des divisions égales de la mesure, en musique. Une noire , une croche par temps
4 Chacune des phases d’une action, d’une opération…Vous procéderez en deux temps
5 (1860) SPORT . Durée chronométrée d’une course…
6 (vers 1960 ; anglais time-sharing) INFORM. Temps partagé

B. Considéré dans sa succession (chronologie).
1 Point repérable dans une succession par référence à un « avant » et un « après »… Le temps n’est pas loin oùEn ce temps làChaque chose en son temps
2 (fin XIè) La suite des événements dans l’histoire > ère, époque, génération, siècle... Notre temps, celui où nous vivons. Être de son temps, en avoir les mœurs, les idées…
3 Epoque de la vie > âge . (Avec un possessif) De mon temps, quand j’étais jeune…
4 loc. adv. (fin XIè) A TEMPS : juste assez tôt ; à point nommé.  EN MÊME TEMPS : simultanément….
5 (fin XIIè) GRAMM. Forme verbale particulière à valeur temporelle (> conjugaison)…
C. Dans des représentations psychiques ou intellectuelles.
1 ( début XIIIè) LE TEMPS : entité (souvent personnifiée) représentative du changement continuel de l’univers. « Le temps n’a point de rive. Il coule et nous passons ! » LAMARTINE . Ecoulement, fuite du temps .Le cours, la marche du temps. « Ô temps, suspends ton vol ! »LAMARTINE. L’action, les injures, les outrages du temps. Défier le temps, être plus fort que le temps ( >éternel, immortel) ; être hors du temps ( >intemporel) …
2 (XVIIè, Pascal) Catégorie fondamentale de l’entendement, objet de la réflexion philosophique et scientifique lié à l’expérience de la durée. »L’erreur de Kant a été de prendre le temps pour un milieu homogène » BERGSON… Temps réel, vécu ; temps objectif, mesurable, opératoire…
II (SENS METEOROLOGIQUE) LE TEMPS QU’IL FAIT (milieu XIIè). Etat de l’atmosphère à un moment donné considéré surtout dans son influence sur la vie et l’activité humaines… Temps chaud, froid ; sec, pluvieux. Quel beau temps ! Quel temps fait-il ?... »

Dans le Petit Robert l’article « Temps » est un texte fort important d’une page et demie, écrit avec de petits caractères ; ci-dessus, nous n’avons gardé que des points essentiels.



1.1.3    Le Dictionnaire en ligne de Cambridge :
Consulté le 27 juin 2013

http://dictionary.cambridge.org/dictionary/british/time_1?q=-time

Time noun

Definition:

“[U2] the part of existence which is measured in seconds, minutes, hours, days, weeks, months, years, etc., or this process considered as a whole
He wants to spend more time with his family.
Time passes so quickly when you're enjoying yourself.
…”
1.1.4  Le Dictionnaire en ligne de Merriam-Webster :
Consulté le 27 juin 2013
http://www.merriam-webster.com/dictionary/time
Definition of TIME
1
a : the measured or measurable period during which an action, process, or condition exists or continues : duration
b : a nonspatial continuum that is measured in terms of events which succeed one another from past through present to future
c : leisure <time for reading>
2
: the point or period when something occurs : occasion
3
a : an appointed, fixed, or customary moment or hour for something to happen, begin, or end <arrived ahead of time>
b : an opportune or suitable moment <decided it was time to retire> —often used in the phrase about time <about time for a change>
4
a : a historical period : age
b : a division of geologic chronology
c : conditions at present or at some specified period —usually used in plural <times are hard> <move with the times>
d : the present time <issues of the time>

…”

Cet article comprend jusqu’à 14 groupes de sens, comme les groupes 1, 2, 3, 4… cités  ci-dessus.



1.1.5 Le Dictionnaire du chinois contemporain :

En chinois le temps est désigné par le mot « shìjiān 时间». Le Dictionnaire du chinois contemporain donne pour ce mot la définition suivante, que nous avons traduite en français :

Shìjiān : temps

« Une espèce de modalité objective d’existence de choses matérielles, un système continu, non interrompu composé par le passé, le présent et l’avenir. C’est la manifestation du caractère continu et successif des mouvements et transformations de la matière. »
Le titre du dictionnaire en langue d’origine ainsi que d’autres informations le concernant sont donnés en Bibliographie ; cette remarque s’applique aussi pour le Grand Dictionnaire de la langue vietnamienne mentionné au paragraphe suivant.


1.1.6 Le Grand Dictionnaire de la langue vietnamienne :

En vietnamien, le temps est désigné par l’expression « thời gian » Le Grand Dictionnaire de la langue vietnamienne lui donne la définition suivante, traduite en français par nos soins : « Une modalité fondamentale d’existence des choses matérielles, dans laquelle ces choses sont constamment en mouvement. »

1.2       Conclusions pour cette première section. Difficultés à définir le temps.


De notre promenade lexicale nous pouvons noter qu’à côté des emplois très concrets dans lesquels le mot « temps » se rapporte à des moments ou époques caractérisés par des actions ou événements particuliers comme par exemple dans : avoir du bon temps, dans un deuxième temps, il y a aussi des observations  plus générales, auxquelles nous nous intéressons plus particulièrement :
a)Trois ouvrages : le Dictionnaire du chinois contemporain, le Grand Dictionnaire de la langue vietnamienne et le Dictionnaire en ligne  de Cambridge  soulignent le fait que le temps est une modalité d’existence ou une part  de l’existence même des choses ;
b) Les trois autres : le Petit Larousse, le Petit Robert et  le Dictionnaire en ligne de Merriam-Webster introduisent l’idée que le temps peut être considéré comme un milieu indéfini dans lequel paraissent se dérouler les existences, les événements etc.
Les deux points de vue a) et b) ne sont pas totalement contradictoires ; le premier considère le temps comme une modalité d’existence sans autre précision alors que second donne à cette modalité la forme concrète  d’un milieu indéfini dans lequel paraissent se dérouler existences et événements.  
Cette dernière idée semble être suggérée par notre connaissance de l’espace qui peut être représenté, de façon très intéressante, par trois axes de coordonnées : ox, oy, oz. De la même façon, un axe ot a été ajouté pour représenter le temps ; mais  il convient de noter une  différence fondamentale qui existe entre l’axe temporel ot et les trois spatiaux ox, oy, oz :  les objets du monde sont libres par rapport aux axes spatiaux ; ils peuvent rester fixes ou être déplacés par rapport à ces axes sans être nécessairement liés entre eux ; sur l’axe ot, c’est différent : tous les objets du monde sont entrainés ensemble sur l’axe ot par l’écoulement inéluctable et irréversible du temps ; cet écoulement ne peut se produire que dans un seul sens, sans pouvoir se renverser ; pour cette raison, si on considère un événement, un autre événement est forcément :
                                antérieur (avant), simultané ou postérieur (après).
Du point de vue d’un observateur qui observe le cours du temps, le triade ci-dessus devient:                            
                                                    le passé, le présent et le futur.

Par ailleurs, il convient de noter que quand on utilise ensemble des axes de coordonnées spatiales et l’axe temporel comme dans :
-          ox, oy et ot 
-          ox, oy, oz, et ot
il y a un postulat implicite, c’est que, pour le problème tel qu’il est envisagé, les axes de coordonnées spatiales ne changent pas avec le temps ; ils sont dits fixes. Ces axes ox, oy, oz sont ainsi choisis en tenant compte de cette condition et aussi pour obtenir une représentation simple des différents faits ou événements. Ainsi pour décrire les mouvements d’un joueur de football au cours d’un match, on peut utiliser le centre du terrain comme « point d’origine » avec comme axes de coordonnées spatiales deux droites parallèles aux côtés du terrain et passant par ce centre ; à un autre niveau, pour avoir une idée du mouvement de la Terre autour du Soleil, il est intéressant de penser au plan qui contient le Soleil et l’orbite de la Terre ; dans un tel plan, cette dernière a la forme d’une ellipse très proche d’un cercle dont un des foyers est occupé par le Soleil ; ainsi il est souvent possible de trouver, pour chaque problème, une représentation assez simple qui aide à mieux le comprendre.

c)Le Petit Robert et  aussi le Dictionnaire en ligne de Merriam-Webster donnent un peu plus de détail en considérant le temps :
-dans sa durée : avoir du temps, gagner du temps ;
-et dans sa succession (chronologie) : à temps,  en même temps.

L’étude des connaissances ordinaires concernant les sujets du temps et de la vie nous amène aux observations  suivantes :
-comme le dit le Petit Robert, la sagesse courante constate l’existence du « temps qui passe » et parvient à décrire ses deux aspects importants : temps en tant que  durée et temps en tant que succession ;
-le temps est si impliqué dans l’existence de certains phénomènes que le langage a parfois des difficultés à distinguer les phénomènes eux-mêmes  de leur durée; ainsi considérons le cas de  la vie, pour ce phénomène fondamental qui permet de distinguer les êtres vivants des objets inertes, le langage utilise le même  mot « vie » pour désigner à la fois le phénomène et sa durée.

L’article sur le temps du Petit Larousse comprend quinze subdivisions, celui du Petit Robert quatorze et celui du Dictionnaire en ligne de Merriam-Webster, quatorze également ; de plus à chaque subdivision peuvent correspondre plusieurs sens ; on a ainsi la nette impression que, pour cette notion de temps, les dictionnaires nous décrivent un ensemble d’emplois tels qu’ils existent sans pouvoir offrir une ou plusieurs définitions relativement cohérentes.

Cette difficulté à définir le temps n’est pas particulière aux dictionnaires ; les auteurs de différentes disciplines (scientifiques ou philosophes)  qui s’intéressent de façon approfondie au temps reconnaissent cette difficulté.
Une telle difficulté est aggravée par la tendance qui consiste à utiliser le mot temps pour désigner non seulement le temps lui-même, un laps de temps, mais aussi pour évoquer des phénomènes ou événements qui s’y déroulent ; on a ainsi par exemple des emplois tels que : avoir du bon temps, en temps de guerre, en temps de crise...

Nous souhaitons, dans la présente note examiner cette notion de temps dans son fondement même, sans aborder le problème de l’usage du mot « temps » dont la polysémie peut permettre des emplois variés.




2)  L’espace et le temps un ensemble de modalités d’existence. Hypothèses raisonnables sur l’émergence des notions d’espace et de temps chez l’être humain.

2.1 Relation entre le temps et les changements.

Avec l’intention d’examiner cette notion de temps dans son fondement, nous proposons d’étudier  l’existence des choses, sans se donner a priori de notions dites fondamentales qu’on s’interdit ainsi  d’examiner par la suite.
Imaginons un monde dans lequel il n’y a aucun changement ; dans un tel cas il nous est encore possible d’imaginer qu’il existe un temps, mais ce temps n’a plus aucune signification pratique ; à vrai dire, si nous parvenons à imaginer un temps pour ce monde, c’est parce que nous faisons partie d’un monde avec changements et avec temps ; tout se passe comme si nous transposons le temps de notre monde à ce monde hypothétique sans changement. Il est donc raisonnable d’admettre qu’il existe une certaine relation entre le temps et les changements.
En fait, depuis toujours, les hommes savaient que le temps est en relation avec des changements, qui peuvent être importants.

Une expression en quatre caractères, bien connue en Chine et dans d’autres pays d’Extrême-Orient: 
« Cang hai sang tian 沧海桑田»   exprime ce fait.
En mot à mot, elle se traduit par :
Mer bleue, champs de mûriers.
C’est une façon de citer de façon lapidaire un texte qui dit qu’avec le temps la mer bleue, c’est à dire la grande mer, est transformée en champs de mûriers et inversement, des champs de mûriers sont transformés en grande mer.
Ce texte fait partie du livre : Shen xian chuan ou Biographies des divins immortels, dont l’auteur Ge Hong vit entre le 3ème et le 4ème siècle après J.C.

La langue vietnamienne garde la même expression mais en mettant en premier lieu les champs de mûriers, ce qui conduit à :
桑田沧海 qui se lit en vietnamien: « Tang điền, thương hải ».
Cette expression de quatre mots a été réduite à deux mots pour donner « Tang thương » ; cette expression, dite sino-vietnamienne, peut être utilisée comme adjectif et éventuellement comme  nom. Comme adjectif, elle indique que l’aspect d’une personne est triste, malheureux, ou qu’une situation est douloureuse. 
Comme nom, elle désignerait  des changements importants dans la vie ; mais cet emploi est très, très rare ; le vietnamien préfère utiliser à sa place une expression totalement vietnamienne :
« Bể dâu » ; bể= mer ; dâu= mûrier ; bể dâu= changements importants dans la vie.

A côté de ces exemples qui nous viennent d’Extrême-Orient, on ne peut ne pas citer, au moins le début, du merveilleux poème de François Villon (15ème siècle après J.C.) :

BALLADE DES DAMES DU TEMPS JADIS

Dites-moi où, n’en quel pays,
Est Flora, la belle romaine ;
Archipiada, et Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan !

Le texte d’origine chinoise fait un constat pratiquement matériel, géologique (grande mer transformée en champs de mûriers et inversement), alors que la ballade de François Villon, traitant d’un sujet très humain, nous touche davantage ; leur point commun, c’est qu’ils parlent du temps qui passe et qui « amène » des changements.



2.2 Propositions pour définir de façon fondamentale le temps et la vie.


2.2.1 Le monde des choses matérielles. Le passage de l’ordre vers le désordre.


Nous proposons donc de partir du fait que dans le monde il existe des choses matérielles et qui changent.
Mais ces changements ne se font pas dans n’importe quelle direction. La science moderne, qui est d’origine européenne, nous apprend que les changements se font dans le sens de l’ordre vers le désordre ; la science ne fait aucun jugement de valeur ; le sens de  ce passage de l’ordre vers le désordre est présenté de façon intuitive ci-dessous sur des exemples.

1er Exemple : Prenons deux  fûts reliés par un tube avec, en son milieu, un « robinet » permettant d’isoler les deux fûts ; avec le robinet fermé, on laisse l’un des fûts rempli avec l’air qui y est contenu au départ et on vide l’autre de son air; après cette opération, si l’on ouvre le robinet, l’air  qui se trouve dans le fût plein se mettra  à passer vers le fût vide et  finalement occupera de façon homogène tout l’espace offert par les deux fûts ; on a en quelque sorte une espèce d’égalisation ; au départ , lors de l’ouverture du robinet, il y a une « tension » qui fait passer l’air du fût plein vers le fût vide, mais une fois que tout l’air est réparti de façon homogène entre le deux fûts, cette  « tension »  n’existe plus ; on dit qu’il y a « dégradation de l’énergie » ;

2ème  Exemple : L’eau de pluie qui tombe sur les pentes d’une montagne, sur des plateaux ou des plaines hautes, coule ensuite vers des endroits situés plus en bas et finira par rejoindre la mer ; l’eau qui se trouve dans les parties hautes des montagnes a une propension importante à couler vers le bas, elle forme alors des torrents qui peuvent être impétueux ; au fur et à mesure qu’elle descend vers la plaine son impétuosité diminue et elle forme alors des fleuves, dont le débit qui peut être important est plus tranquille ; une fois entré dans la mer, on peut dire que la propension à couler vers le bas n’existe plus ; on a encore ici une  « dégradation de l’énergie » comme dans  l’exemple 1 ;

3ème  Exemple : Considérons maintenant le cas d’une montagne elle-même; juste après son érection, elle peut être majestueuse ; mais la pluie, le vent, l’ensoleillement, de façon générale les intempéries l’attaquent et la transforment progressivement en gros blocs, puis en blocs plus petits, en cailloux puis en sables, en poussières ; tous ces blocs grands et petits, sables et poussières sont irrésistiblement entrainés vers le bas pour être déposés dans des plaines ou dans la mer ; bien que, dans cet exemple, on a affaire à des solides (grands et petits blocs, cailloux, sables, poussières) et non plus l’eau  comme dans le 2ème exemple, on peut remarquer l’existence d’un certain parallélisme entre les deux exemples avec une différence importante dans la durée du processus; dans l’exemple 2 l’eau de pluie tombée sur une région haute a besoin de quelques heures à quelques jours pour rejoindre la mer, alors que dans l’exemple 3, des dizaines sinon des centaines de millions d’années sont nécessaires pour qu’une montagne soit érodée, transformée en sables et poussières qui sont ensuite transportés et déposés dans des plaines et/ou dans la mer.

Avec le temps qui passe, une quantité de gaz tend à occuper de façon homogène tout l’espace offert par deux fûts, l’eau de pluie tombée sur des régions hautes coule vers la mer, une haute montagne sera  transformée en blocs, cailloux, sédiments qui seront déposés, par la suite, dans des plaines ou au fonds de l’océan.

Le temps qui passe mène ainsi à une sorte d’égalisation ; avec cette égalisation, disparait alors la tension devant provoquer des changements, on dit alors qu’il y a dégradation de l’énergie.

Les trois exemples présentés ci-dessus nous suggère donc une image partielle de l’univers qui comprend des choses matérielles qui changent, soit chacune dans sa propre constitution ou configuration, soit les unes par rapport aux autres ; ces changements correspondent tous au passage d’une situation plus ou moins ordonnée vers une situation plus désordonnée. Dans le domaine qui nous intéresse ici, le mot « ordre » correspondrait à la situation d’un ensemble, d’un système qui présenterait une certaine structure, certaine organisation particulière, alors que le mot « désordre » désignerait la situation d’un système qui ne présenterait plus de structure, plus d’organisation particulière, tous les éléments du système se valent ; il y a une espèce d’égalisation des éléments.

2.2.2 Le phénomène de la vie.

Au paragraphe précédent, après avoir décrit sur des exemples l’évolution des choses matérielles, nous disons  qu’il s’agit d’une image partielle de l’univers, car à côté de cette masse immense de  choses matérielles inertes, masse soumise à une dérive générale vers plus de désordre, l’univers comprend aussi, au moins sur la planète Terre, des entités constituées également par de la matière, mais sous la forme d’associations de molécules beaucoup plus complexes ; la masse de l’ensemble de ces entités complexes est très faible par rapport à celle des choses matérielles inertes, mais elles s’en distinguent bien,  grâce à un  comportement particulier qui consiste à résister ou même à remonter, pendant une période limitée, le courant de cette dérive  vers plus de désordre; ces entités particulières, ce sont les êtres vivants.

Au début d’une vie, quand un œuf fécondé grandit et devient un jeune adulte, le système vivant constitué, au départ, par l’œuf, se développe, se complexifie et acquiert de nombreuses capacités; nous admettons à titre d’hypothèse provisoire que ce passage de l’état d’un œuf fécondé  à celui d’un organisme adulte correspond à une augmentation de l’ordre, mot dont la définition a été donnée à la fin du paragraphe 2.2.1. On peut admettre approximativement que, par la suite, pendant la vie adulte, le système vivant garde à peu près son organisation, sa complexité, et donc son niveau d’ordre, sans exclure des possibilités d’acquisition de compétences nouvelles ou de réparations. Puis à partir d’un certain moment, l’organisme entre dans une troisième phase correspondant à un début de désorganisation progressive qui serait le début de la vieillesse ; le moment de ce début de vieillesse, son ampleur, le sens et la vitesse de son évolution dépend de l’individu, de la façon dont il vit…; cette désorganisation est différentielle en ce sens qu’elle n’affecte pas de la même façon et au même moment les différents parties (organes…) du système vivant ; lorsque cette désorganisation n’atteigne pas encore les parties  vitales du système, celui-ci garde une certaine capacité de se maintenir; mais certaines  désorganisations peuvent entrainer d’autres ; avec cette multiplication des désorganisations, des organes essentiels peuvent être atteints et ceci peut conduire à la mort de l’organisme ;  le cadavre, qui garde pour un moment l’apparence inerte d’un être vivant, est devenu un ensemble de molécules combinés de façon certes complexe mais soumis, comme tout autre amas de molécules, à la dérive générale vers la désorganisation .
Les étapes de la vie décrites ci-dessus peuvent  être résumées, approximativement, de la façon suivante:
-          L’étape 1 : développement de l’individu à partir d’un œuf fécondé pour devenir un jeune adulte: augmentation du niveau d’ordre (il convient de noter que cette  hypothèse sur l’augmentation du niveau d’ordre n’est pas essentielle, ce qui est important, c’est le fait que l’œuf fécondé est devenu un jeune adulte prêt à mener sa vie);
-          L’étape 2 : vie adulte : en gros, maintien du niveau d’ordre ;
-          L’étape 3 : déclin, vieillesse : diminution progressive, différentielle du niveau d’ordre ; lorsque cette diminution du niveau d’ordre atteint de façon importante des organes essentiels, alors elle peut conduire à la perte de toute capacité de réparation et à la mort qui correspondrait à une  désorganisation totale.

2.2.3 Etre vivant c’est être sensible au temps qui passe.

D’après ce qui est dit au paragraphe précédent, une entité vivante serait une enceinte dans laquelle un certain niveau d’ordre parvient à se maintenir ; selon l’étape de la vie ce niveau peut se développer, se maintenir ou même diminuer sans passer en dessous d’un  certain niveau pour les organes essentiels; ce maintien d’un certain niveau d’ordre est réalisé de façon dynamique grâce à des échanges, des modifications, des adaptations et non pas par une résistance purement passive à la manière d’un cristal très dur.

Un bloc de pierre, un caillou, un grain de poussière, un liquide, un gaz… sont des objets qui sont  entrainés irrésistiblement par la dérive générale vers plus de désordre ; inclus totalement dans cette dérive ils ne peuvent y être sensibles.

Pour pouvoir être sensible à cette dérive entrainant notamment la dégradation de l’énergie, il faut une certaine différence. Une telle différence peut exister chez une entité qui :
-          Soit va à l’encontre de cette dérive, en augmentant son  niveau d’ordre;
-          Soit reste stable en maintenant à peu près constant son niveau d’ordre;
-          Soit  dérive mais  moins que l’univers matériel en subissant une certaine diminution de son niveau d’ordre global, sans que ce niveau passe en-dessous de certaine limite pour les organes essentiels.

Ceci nous amène à proposer la définition suivante pour un être vivant :

Un être vivant c’est une entité qui a la possibilité d’être sensible à la dérive universelle vers le désordre ; s’il y est sensible c’est parce qu’il parvient à y résister, à s’en extraire au moins provisoirement ; cette sensibilité à la dérive universelle est probablement inconsciente chez les plantes, peut-être un peu consciente chez des animaux et consciente chez l’être humain. Cette perception plus ou moins claire de la dérive universelle vers le désordre, les humains la nomment le temps.



2.3 Processus probables de l’émergence des notions d’espace et de temps chez l’être humain.

2.3.1 Généralités.

Au paragraphe 2.2 nous avons examiné les deux conditions de base permettant à des entités d’être sensibles à la dérive fondamentale du monde vers plus de désordre: d’un côté, l’existence de cette dérive qui affecte le monde matériel inerte et de l’autre l’existence d’entités qui parviennent à échapper à cette dérive et qui y sont donc sensibles ; ces entités ce sont les êtres vivants ; parmi ceux-ci, les plus évolués, c’est-à-dire les humains ont élaboré les notions d’espace et de temps ; notre point de vue est que, ces notions, si fondamentales soient-elles, ont été élaborées. Bien entendu, il est difficile de connaitre de façon précise les conditions de ces élaborations ; ce que nous souhaitons faire c’est simplement de proposer quelques scénarios possibles.

2.3.2 Le monde humain courant.

Depuis que l’être humain existe sur la planète Terre, peut être depuis quelques  centaines de milliers d’années, ou même depuis quelques millions d’années, son habitat doit avoir des conditions géométriques fondamentales,  ainsi que des conditions d’éclairement par le soleil et la lune à peu près analogues à celles que nous connaissons actuellement.
Il nous semble raisonnable d’admettre que les notions, plus ou moins précises, d’existence des objets, d’espace et de temps sont venues aux hommes anciens grâce à la longue expérience de vie dans cet environnement, dans ce monde humain courant.


2.3.3 Notions relatives à l’existence des objets et des trois dimensions de l’espace.

Commençons par les notions relatives à l’existence des objets et aux trois dimensions de l’espace. Bien entendu, les hommes anciens pouvaient ne pas avoir des conceptions aussi précises que les nôtres, mais à force de rencontrer ou d’utiliser des objets de formes et de tailles différentes, il est probable qu’ils finissent par se rendre compte de certaines  choses et d’acquérir ainsi plusieurs notions.
La première notion importante concerne l’existence ou la non-existence d’une chose :
-il y a de la nourriture, il n’y a pas de nourriture ;
-il y a un gros bloc de pierre (ou un arbre tombé) qui barre le chemin, il n’y a pas de bloc de pierre (ou d’arbre tombé) barrant le chemin ;
-…

D’autres notions concernent, non plus l’existence même  des objets mais leurs formes variées. Ainsi les hommes peuvent s’apercevoir qu’un objet peut être :
-plus long ou plus court qu’un autre (par exemple dans une direction horizontale);
-plus large ou plus étroit qu’un autre (par exemple dans une autre direction horizontale);
-plus épais ou plus mince qu’un autre (par exemple dans une direction verticale).

Le vide en tant que tel paraît plus difficile à concevoir ; en revanche le vide dans le flanc d’une falaise ou d’un coteau est plus facilement concevable ; aux hommes anciens, un tel vide se présenterait comme une grotte, dans laquelle ils pouvaient se mettre à l’abri contre le vent, le froid, les animaux sauvages etc.  Il est probable que  les hommes, vivant dans des grottes,  s’apercevraient aussi qu’une grotte peut être plus ou moins large, plus ou moins haute sous plafond et plus ou moins profonde ; ainsi une grotte a aussi trois dimensions comme un objet plein.

Les trois dimensions d’une grotte seraient-elles les mêmes que les trois dimensions d’un objet matériel ? Les hommes anciens ne se posaient probablement pas une telle question ; mais il est probable qu’ils  connaissaient des règles pratiques, utiles telles que :
-plus une grotte est grande, plus elle peut contenir de personnes venues s’y réfugier ;
-quand on veut boucher l’entrée d’une grotte, dans laquelle sont cachés par exemple, des aliments, si l’entrée est grande, il est nécessaire d’employer plus de blocs de pierres et ou des blocs de plus grande taille ;
-…
Ainsi, à notre avis, les hommes anciens devaient avoir, au moins, une idée sur la relation étroite qui existe entre les dimensions des objets matériels concrets et celle de l’espace vide.

A titre de comparaison : nous pouvons dire, maintenant,  au 21ème siècle, que, par définition,  les dimensions du vide sont les mêmes que celles des objets matériels ; ainsi imaginons, pour simplifier, une falaise plane et verticale et que nous creusons dans cette falaise une grotte ; par sa définition même, la forme, le volume de cette grotte sont la forme et le volume définis par les surfaces formées par les matériaux non enlevés après  le creusement de la grotte ; cette forme et ce volume sont aussi ceux qui sont occupés auparavant par la masse des matériaux qui ont été enlevés par le creusement ; nous pouvons aussi imaginer qu’on puisse remplir la grotte avec une mousse synthétique qui  après solidification donne un moulage de la grotte ; ainsi une grotte peut être définie par l’ensemble de ses parois matérielles ou par un moulage intérieur, c'est-à-dire par des objets matériels, le vide lui-même ne donne, par contre, aucun repère  permettant de définir ce qu’est une grotte.

2.3.4 L’émergence de la notion de temps.

Le paragraphe précédent, à travers d’exemples simples, suggère que l’expérience de la vie courante peut conduire l’être humain à des notions fondamentales de l’existence des objets et de l’espace à trois dimensions. Dans ce paragraphe, nous avons simplement accepté le fait  que l’être humain a eu l’occasion de vivre pendant une longue période  dans ce que nous appelons : le monde humain courant ; il peut très bien parvenir à  avoir des notions sur l’existence des objets, sur les trois dimensions des objets et de l’espace dans lequel ils sont logés, sans nécessairement penser, dans la même démarche, à la notion de temps.

Nous abordons maintenant le problème de cette notion.

La notion de temps est en relation étroite avec les changements ; dans un monde sans changement, la notion de temps n’a pas  d’intérêt, ni de sens.

Il est même probable que la notion de temps est venue à l’être humain grâce aux changements qui se répètent, à l’échelle de la vie humaine. Il y a des changements intérieurs et des changements extérieurs à l’être humain.
Ainsi, par exemple, quand le soleil est au zénith, l’homme a faim, il mange; à la fin du repas il est rassasié, c’est la satiété ; après, quand le soleil disparaît à l’horizon, il a de nouveau faim, il se nourrit, est de nouveau rassasié etc. Bien entendu, il est possible de décrire un phénomène analogue avec la soif. Ce cycle de changements internes : faim (soif), satiété, faim (soif), … doit avoir joué un rôle important dans la naissance de la notion de temps chez l’être humain, et aussi d’autres notions afférentes, peut-être vagues au début, d’« antériorité », de « simultanéité » et de « postérité » : une demie journée après le précédent repas (antériorité) , l’homme a faim ; en mangeant il ressent  immédiatement une satisfaction (quasi simultanéité) et sera rapidement rassasié (postérité).

Les sensations personnelles, décrites ci-dessus, sont essentielles dans l’émergence des idées du temps, de son passage, de la simultanéité, …chez chaque individu ; d’autres changements de plus grande ampleur, affectant de nombreux individus, peuvent aider à renforcer, à développer, à organiser cette notion de temps. Ainsi les hommes peuvent constater qu’avec le temps les êtres jeunes se développent, vivent une vie adulte, vieillissent et meurent ; ces phénomènes se constatent aussi bien chez les humains, les animaux et que chez les plantes.

De son côté, le monde non vivant a aussi apporté une contribution importante dans le développement de la notion de temps chez l’être humain. Par suite du fait qu’il a besoin de la lumière pour voir, l'homme a été amené à régler  son cycle d’activité et de repos en fonction des levers et couchers du soleil ;  très probablement, cette nécessité de faire coïncider une période d’activité avec une période pendant laquelle le soleil est au-dessus de l’horizon, a contribué à l’émergence  de la notion de simultanéité, valable non seulement pour un individu, mais objective car basée sur un phénomène cosmique connu de tous et donc partageable entre différents individus d’un groupe d’humains, d’une tribu.
Une période avec le soleil au-dessus de l’horizon serait trop large ; par la suite, des hommes peuvent parvenir à définir des simultanéités avec des moments plus précis par exemple : « On arrête de travailler pour prendre le second repas du jour quand le soleil sera au zénith » ; suite à une telle décision, des personnes peuvent se réunir sur un lieu convenu  pour manger ensemble ; le rendez-vous est ainsi possible grâce à la simultanéité avec un événement astronomique concret, connu et suffisamment important pour être valable pour des personnes n’habitant pas trop loin les unes des autres.

Ainsi la rotation de la terre sur elle-même, rotation à l’origine de l’existence du jour et de la nuit apparaît comme un phénomène cosmique essentiel puisqu’elle a conduit l’être humain (ainsi que d’autres vivants) à partager, au moins initialement, la période d’un jour de 24 heures en deux parties, l’une étant consacrée à l’activité et l’autre au repos et à la récupération.  
Sa rotation autour du soleil en 365 jours et ¼ entraine, de son côté, l’existence des quatre  saisons; c’est aussi un phénomène exceptionnel parce qu’à la place d’un écoulement monotone des jours, nous pouvons  assister, dans le court laps de temps d’une année et à différents points du globe, au réveil de la nature, à l’éclosion luxuriante des fleurs, au mûrissement des fruits  et des épis, à la chute des feuilles et à la préparation de la nature pour entrer de nouveau dans une nouvelle période hivernale.
Cette succession des saisons a gouverné, pendant longtemps les activités humaines notamment en agriculture avec le cycle : labours, semailles, soins et attente, récolte, et repos des terres.

L’être humain, sa vie, sa civilisation portent l’empreinte essentielle de la dérive universelle vers plus de désordre ainsi que celle des deux rotations de la Terre. L’homme vit en résistant au mieux contre cette dérive; il sait qu’elle est implacable mais elle lui a suggéré l’idée du temps ; de leur côté, les deux rotations de la Terre l’ont aidé à créer des grandeurs de base utilisées dans le système de repérage, appelé  « mesure du temps »:
-          Jour : « Espace de temps qui s’écoule pendant une rotation de la Terre sur elle-même et qui sert d’unité de temps (24 heures) » (Petit Robert 2008);
-          Année : « Temps de révolution de la Terre autour du Soleil » ; « Année tropique : temps qui s’écoule entre deux passages successifs de la Terre au point vernal (365,2421988… jours pour l’année tropique moyenne). » ; « Point vernal : équinoxe de printemps » (Petit Robert 2008).
Par la suite, l’homme a pu construire des systèmes plus petits, appelés horloges, montres …et qui  marquent des durées plus courtes (heures, minutes, secondes…) et dont les indications de temps sont cohérentes avec celles données par des mouvements des astres, notamment ceux de la Terre.




3)  Conclusions

Sur le plan de la philosophie de la connaissance, nous pouvons noter que, pour faciliter la compréhension du monde matériel, des sciences comme la physique, la géométrie... ont décomposé ce monde en deux parties :
- la première comprend l’espace avec ses trois dimensions et le temps qui est bien plus complexe que l’espace ; l’ensemble espace et temps forme un cadre dans lequel sont situés les matières et énergies de la deuxième partie ;
- la deuxième partie comprend les matières et énergies du monde qui sont contenues dans le cadre ci-dessus.

Sur un plan plus général, c’est avec la vie que le temps prend toute sa valeur. Dans un monde sans vie, le temps n’aurait presque pas de sens ; son écoulement amènerait essentiellement à une érosion des hauteurs, une égalisation des choses ; qu’un autre soubresaut des forces telluriques survienne, alors il peut ériger une nouvelle montagne; mais la pluie, la neige, le vent, l’ensoleillement, … sont là  pour recommencer leur travail de sape ; l’opération peut être renouvelée de nombreuses fois, mais cela n’a pas de sens. Dès le départ, la vie, par sa nature, est un effort pour remonter le courant de la dérive universelle vers le désordre ; cet effort a conduit à une multitude de formes de vie, plus belles les unes que les autres: des plantes, des fleurs, des animaux doux, moins doux … et enfin l’homme avec sa civilisation, ses connaissances. Des connaissances si étendues, si profondes qu’elles lui donnent la possibilité d’agir sur la Nature. Le problème qu’il doit se poser est : comment faire pour satisfaire de façon raisonnable  ses besoins tout en respectant l’intégrité de la Nature.

  

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[1] Dans les dictionnaires Petit Larousse et Petit Robert les exemples sont écrits en italique ; nous avons étendu cette convention aux extraits d’autres dictionnaires ; d’une façon générale  les titres des ouvrages, les mots étrangers sont aussi en italique, mais la confusion est pratiquement impossible.
[2] Dans le Petit Robert les mots en gras précédés du signe > sont des mots dont le sens est proche ou en relation avec la définition donnée ; il en est de même des mots en bleu du Dictionnaire en ligne de Merriam-Webster.